Lettre du retour 2024
Lettre du retour du séjour au Népal 2024 (5 Janvier/ 6 Mars) de Betty et Daniel, les envoyés de l’AFEN
Activité dense, quasiment sans journées de répit ni excursions, pour boucler l’ensemble du programme d’autant que nous dépendons de la disponibilité de nos « assistants-traducteurs » extrêmement dévoués mais engagés aussi dans une vie professionnelle, municipale ou étudiante. Ils nous sacrifient vacances, et temps passé avec leur famille, qu’ils en soient vivement remerciés. Cette année, les accompagnateurs anciens : Bischow Raj, Tek Nath, Baburam, Chhahali Bandari et plusieurs professeurs à titre occasionnel, ont été renforcés par l’aide efficace de Sansar, 24 ans, le fils de la maison. Il est étudiant (master en sciences mécaniques liées à la Santé), une filière qui n’existe pas au Népal et vient de passer 3 ans en Inde pour sa licence. Il préparait un dossier de bourse pour l’Australie ou poursuiite en Inde par défaut.
Nous avons réussi -dans les temps- le chalenge 1/ de visiter 70 familles chez elles, éparpillées sur les flancs des collines et à les recevoir dans le siège local de l’association. 2/ Passer aussi dans les 15 écoles où sont scolarisés les 144 enfants aidés, payer les frais scolaires et les rencontrer avec leurs professeurs. 3/ Ajuster les comptes 2023 avec les 4 commerçants (5 en 2024) qui dispensent chaque mois la nourriture allouée à 53 familles et assurer la totalité des besoins (nourriture, vêtements …).pour la dizaine d’enfants isolés (père et mère partis à l’étranger dont 7 nouveaux) qui n’ont qu’un vague adulte référant aux villages.
Après la scolarité normale (12 ans maintenant au Népal), nous essayons de trouver une formation professionnelle (rare et chère) aux ainés suivis. Sur 2023, nous en avons 3 en fac et 4 en études de soins vétérinaires et agricoles. Là aussi, contacts et discutions avec les directeurs et les étudiants par l’entremise de Tek Nat ou de Baburam d’autant que beaucoup d’élèves de terminale veulent partir en Corée ou au Japon pour travailler et y étudier. Les familles s’engagent aussi à ce que les jeunes filles finissent leurs études, même si elles sont mariées avant l’examen final. Pas facile à faire respecter !
Nous avons retrouvé nos enfants de santé déficiente, vaillants et scolarisés, Ramit 17 ans qui n’a pas pu être opéré du cœur à 11 ans (trop âgé), sous traitement, mais sa mère est partie le laissant à charge de sa grand-mère avec son frère Khrisna 16 ans. Les 3 autres jeunes handicapés progressent bien: l’ex-enfant sauvage sourd Naron (18 ans) est au collège et peut rester à l’internat jusqu’à le fin de ses études. Il s’y plait, utilise la langue des signes avec sa mère, très fière de ses progrès. Lokesh 21 et Suk Maya 20 ans, albinos et malvoyants s’accrochent pour avoir de bons résultats scolaires et vont à l’université en droit pour l’un et en gestion pour l’autre. Nous finissons d’aider Iswhu, 12 ans, atteinte de leucémie depuis 6 ans car elle est en rémission depuis 8/2023, greffe de moelle réalisée en Inde (dernier contrôle Mai 2024). Elle est retournée à l’école, entre en cl 6, y travaille dur mais chante et danse avec plaisir. Enfin, prise en charge de l’inscription en institution spécialisée d’Arje Man, 11 ans, devenu aveugle subitement et nous avons été récompensés par un immense et franc sourire, lui qui s’enfonçait dans l’amère tristesse de l’exclusion.
La remise des certificats de l’Ecole de couture s’est traduite par une joyeuse cérémonie suivie d’un repas et de danses, pour ces 20 jeunes femmes de toutes conditions et castes, accueillies gratuitement pour 1 an d’études en 2 groupes d’élèves (4h/jour chacun) et les cours sont assurés par Rama, notre professeur. Diplômée, chacune peut trouver une activité salariée ou à son compte et participe à faire vivre sa famille.
Toujours beaucoup de contacts chaleureux, dynamiques avec la population sur fond de difficultés sociales et désastres liés aux minis secousses depuis 2015 qui fragilisent les maisons et moussons (glissements de terrain). Enfin, la situation politique reste assez instable (limogeage total du gouvernement début mars) mais si les réformes sont lentes (conservatisme, corruption, castes …), les choses progressent et s’organisent surtout dans les domaines prioritaires (éducation et santé) et deviennent visibles.
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